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Le Trésor Public fait partie des plus vieilles administrations de l’architecture financière de notre pays.

En effet, cette régie financière, considérée à juste titre, comme la caisse de l’État, nait au lendemain de l’indépendance, à la faveur du décret n°295 du 25/09/1965 portant création des services du Trésor à compter du 1er octobre 1965.

Pendant un demi-siècle, le Trésor Public s’est façonné au gré des évolutions institutionnelles voulues et impulsées par les plus hautes autorités de l’État.

Ces décisions publiques ont touché son organisation, ses missions et son fonctionnement pour la mettre en situation de répondre avec promptitude et efficacité aux impératifs du processus de développement économique du Gabon.

1er octobre 1965 – 1er octobre 2015, il y’a en effet 50 ans que des hommes et des femmes œuvrent chaque jour avec professionnalisme et dévouement pour garantir la souveraineté et la continuité financières de l’État.

Le devoir de mémoire commande d’avoir une pensée toute particulière pour ceux qui ne sont plus parmi nous, mais dont le destin s’est interpénétré avec l’histoire de notre Trésor. Nous leur savons gré de la contribution inestimable dont ils ont su et pu apporter à l’œuvre d’édification d’un Trésor moderne.

Une pensée particulière va à l’homme qui fait figure de premier de cordée dans la lignée des dirigeants du Trésor : Monsieur Laurent Fernand OGOWAN.

L’histoire retiendra que c’est lui qui inaugura la fonction de TPG au Gabon.

L’approche diachronique du cinquantenaire amène à découper l’histoire du Trésor en deux périodes capitales qui ont marqué son évolution institutionnelle. L’une de 1965 à 2014, et l’autre de 2014 à nos jours. Chacune a induit dans l’exercice de la fonction comptable, une méthode et une pratique de gestion en corrélation avec les enjeux et les défis de l’heure.

La première se caractérise par une direction qu’assure un seul comptable public, l’unique responsable des opérations de l’État, communément appelé TPG.

Il a, en sa qualité de comptable principal des opérations de l’État, assuré, seul, la responsabilité d’un réseau de comptables secondaires dont la densité croissait au fil des années.

Le statut et le rôle du Directeur Général des Services du Trésor se sont vite révélés à rebours de l’environnement régional et international.

Dans le même temps, le contexte national voyait grandir l’insatisfaction de nos usagers avec des attentes de plus en plus fortes à l’égard du Trésor Public, portant notamment sur :

  • La qualité et les délais de production des comptes publics, indispensables à la prise de décision ;
  • La qualité du service offert aux usagers, principalement celui offert aux fonctionnaires et aux étudiants à l’occasion du paiement de la solde et des allocations de bourses ;
  • L’accumulation d’arriérés de paiement sur exercice antérieurs ;
  • Une perte de l’image du Trésor auprès des partenaires financiers nationaux et internationaux.

Il a donc fallu faire un diagnostic froid. Adapter nos méthodes de travail et nos procédures aux caractéristiques internationalement admises et aux standards internationaux.

La seconde période qui s’ouvre avec la publication du décret n°280/PR/MBCP du 22 aout 2014 portant création et organisation de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor signera l’arrimage aux standards internationaux avec l’avènement d’un Directeur Général qui assure la gouvernance du Trésor, et l’éclatement de la fonction comptable.

Le décret n°280 apporte désormais les trois conséquences suivantes :

  • L’arrimage de l’organisation comptable et financière du Trésor Public aux normes communautaires qui instituent une incompatibilité entre les fonctions d’autorité de réglementation et celles de comptable ;
  • La conformité de l’organisation comptable aux dispositions de la loi organique relative aux lois de finances et à l’exécution du budget ;
  • La modernisation des services par redistribution des rôles au niveau central entre la Trésorerie centrale et l’Agence comptable, et au niveau déconcentré par la pluralité des comptables principaux de l’État.

Nonobstant un contexte économique national et international peu favorable, la détermination des équipes, leur abnégation et leur professionnalisme demeureront des atouts majeurs dans les efforts actuellement déployés pour parvenir à un Trésor moderne qui porte une ambition pour son pays.

Un Trésor Public, certes vieux d’un demi-siècle, mais fier de son passé, et qui aborde les défis futurs avec confiance.

L’accent a déjà été mis sur le développement de la bancarisation des fonctionnaires, des étudiants et dans quelques semaines, de la Main d’œuvre Non Permanente (MONP), pour apporter une réponse appropriée aux nombreuses files d’attente.

D’autres défis se présentent encore, notamment celui de parvenir à faire du plan de trésorerie un instrument de gestion budgétaire et de rechercher de nouveaux moyens de financement pour l’équilibrage intra-annuel de la trésorerie.

Les réflexions menées lors de la conférence des Chefs de postes, ont abordé 4 thèmes d’une brûlante actualité, à savoir :

  • La réforme comptable ;
  • La gestion de la trésorerie de l’État dans un contexte de crise financière;
  • La nouvelle approche de gestion de nos ressources humaines, première richesse de notre administration, avec notamment la mise en œuvre de la GPEEC ;
  • Le schéma directeur de l’informatique, qui définit la trajectoire de transformation de notre système d’information, la politique de sécurité à mettre en place et les moyens de mise en œuvre de cette solution.

Ce conclave s’est conclu par des préconisations pertinentes et un plan de marche qui permettrait, à l’échéance 2017, d’atteindre raisonnablement les objectifs cibles contenus dans le plan stratégique 2014-2017.

Ce sont là, autant d’orientations qui tiennent du souci de la DGCPT de se recentrer sur le cœur du métier : c’est-à-dire, la tenue de la comptabilité publique et la gestion active de la trésorerie de l’État.

C’est au prix de ce recentrage que le Trésor Public répondra avec promptitude et doigté aux attentes, sommes toutes légitimes, nées de son rôle et de sa place pivot dans le dispositif financier de l’État.

Les réformes structurelles entrées en application depuis aout 2014 constituent un tournant historique. Elles ouvrent une nouvelle page que ses équipes présentes et futures se doivent d’écrire en lettres d’or pour les 50 prochaines années.

 

Trésor Public vue de face